Une brève histoire du Pouliguen.

L’histoire du Pouliguen commence sans doute à la pointe de Penchateau, à quelques mètres de notre maison, cet éperon rocheux aurait été habité vers 450 av. JC, les archéologues y ont découvert un système de double remparts.

Si l’on parle de temps plus anciens, il y a 8000 ans, la côte n’avait pas cette forme continue qu’elle a actuellement, la presqu’île était composée de 3 îles : le Croisic, Batz et Le Pouliguen. La mer venait jusqu’à Guérande.

C’est surtout au Moyen Age que ces villages s’organisent au milieu des marais, ce paysage est pourtant peu propice à l’installation de populations… Mais c’est ce milieu si particulier qui leur permettra de connaitre un premier essor : le SEL.

Le commerce du sel est prospère au XVè et XVIème siècle, on compte jusqu’à 54 hectares de marais salants (Depuis 2019, un paludier renoue avec la tradition, il cultive environs 20 oeillets à coté de la gare).

Plusieurs instituts thérapeutiques apparaissent au début du XIXème, on découvre les bienfaits de l’air marin (Pen Bron, Le Croisic).

Jusqu’au XIXème siècle, il était difficile d’arriver sur la Presqu’île. Un pont est construit au Pouliguen, on y installe même un pont tournant afin de remplacer le bac et le gué. Le train va donner une nouvelle impulsion à la région, il bouleverse le modèle économique basé autour du sel et de la pêche. Il faut cependant 12 heures pour arriver de Paris !

C’est alors le début du tourisme balnéaire. La plage du Nau, qui était auparavant une bande de sable où les paysans venaient ramasser le goémon pour enrichir leurs terres, devient l’espace privilégié des nouveaux estivants à la fin du XIXème, on y cherche des soins thérapeutiques. Le Croisic étant jugé trop mondain, trop parisien, les nouveaux estivants recherchent des lieux plus calmes. Au début, on y loge chez l’habitant…

Le Pouliguen et la Bôle (oui oui la Baule) voient apparaître leur premières villas et hôtels, des familles renommées s’y installent : les Lefèvre-Utile (les petits LU), les Cointreau, Lajarrige, Pavie, André (groupe Barrière). La Baule acquière un statut international après la Première Guerre Mondiale grâce au débarquement d’Américains en 1917 qui en garderont le souvenir et qui reviendront en villégiature. De grands hôtels sont construits : l’Hermitage, le Majestic, le Castel Marie Louise. On surélève la route pour façonner le remblai.

Le krach de Wall Street de 1929 met un coup d’arrêt à cet essor, un immense hôtel est en construction sur la plage du Nau, il ne sera jamais terminé et sera surnommé le « squelett’hotel ».

De 1940 à 1945, les Allemands occupent la région en s’installant dans les nombreuses villas et hôtels. Des blockhaus surgissent sur la côte.

Au Pouliguen, en Juillet 1942, 22 Juifs sont déportés vers Auschwitz, ils n’en sont jamais revenus.

En 1945, Saint Nazaire paiera d’un lourd tribu les bombardements, elle sera la dernière poche de retranchement des Allemands en Europe de l’Ouest.

Au début des années 50, les constructions reprennent, les premiers grands immeubles apparaissent. S’ensuivent l’arrivée des camping de plein air et la construction des lotissements.

En 1986, le TGV arrive sur la Presqu’île, ce qui permet de relier le Pouliguen à Paris en 3 heures.


Pour aller plus loin :

  • Le Pouliguen d’Antan, Yves Moreau (2011) HC Edition
  • L’épopée des bains de mer, Danet/Bauduz (1999) Siloë
  • Le Pouliguen, le charme des villas balnéaires, Les Greniers de la Mémoire, La Mouette Edition
  • Histoire du grand Blockhaus, Batz sur Mer https://www.grand-blockhaus.com/

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